Avant de le rencontrer, je n’étais encore jamais montée sur une moto. Pas parce que je n’avais pas d’intérêt, je ne connaissais rien là-dedans, seulement qu’il n’y avait personne dans mon entourage qui ridait. Ça ne faisait pas partie de ma vie. Jusqu’à ce que son chemin croise le mien il y a quelques années. Je me souviens que dès nos premières dates, il me parlait de toutes les motos qu’il avait eues, les modèles, les couleurs, je l’écoutais. Je trippais sur la passion avec laquelle il le faisait. Il me racontait sa traversée du Canada, ses autres projets de voyage, son envie de faire le tour du monde à moto. Pis je trouvais ça beau.

La première fois qu’il a voulu m’amener, j’ai eu un peu la chienne. En même temps, il était super rassurant. En fait, je ne suis pas certaine : est-ce que j’avais peur ou est-ce que j’étais intimidée? Un peu des deux, je pense. J’avais surtout peur de ne pas aimer ça. J’avais peur d’avoir peur.

T’sais, je ne voulais pas le décevoir. Il est venu me chercher au bureau. Sur le trottoir de la rue Laurier, il m’expliquait quoi faire, quoi ne pas faire. Je n’écoutais pas, j’étais trop énervée. Puis j’ai enfilé le manteau et le casque qu’il m’a prêté, et j’ai fini par embarquer (avec pas beaucoup de grâce, vous le devinerez). Et on est parti.

On a roulé jusqu’à Morin-Heights. Je ne l’oublierai jamais. Non seulement je n’ai aucunement ressenti la peur, mais j’ai compris toutes les raisons pour lesquelles les gens veulent rouler à deux roues. Je me souviens de la sensation de liberté, du frisson des premières courbes. C’est à partir de là que j’ai voulu faire partie de la ride.

On a roulé de plus en plus loin. Le plus souvent possible. On a fait quelques roadtrips, des voyages inoubliables. On a avalé des kilomètres ensemble, vu des paysages incroyables, fait des rencontres inoubliables. Quand je m’assois derrière lui sur la moto, je sais qu’on va être bien, que ça va être le fun. Même quand il pleut, même quand on gèle, même quand on roule sur l’autoroute pendant des heures et qu’on a mal au cul. Chaque fois que j’embarque à l’arrière sur la moto, je sais que j’ai juste à me laisser aller, me laisser bercer par le vent, collée sur mon homme.

Je ne sais pas si un jour, j’aurais envie de conduire ma propre moto. J’y pense des fois. Pour l’instant, je préfère me laisser porter, backseat. Est-ce que je suis partante pour un tour du monde côté passager? Absolument.

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