Texte et photos: Adrien Charretton de J’aime ta vieille
Quand Oneland a indiqué chercher quelqu’un pour couvrir l’inauguration des nouveaux locaux de Husqvarna et KTM Canada, c’est sans hésitation que j’ai répondu présent. En tant qu’amateur d’ancienne moto et particulièrement de vieux motocross, j’ai un lien affectif avec les vieilles Husqy et KTM. Une vieille 250 de 1974 de la firme autrichienne siège d’ailleurs dans mon garage.
Direction Chambly les nouveaux locaux
Neuf heures le matin, je prends mon vieux BMW double usage pour me mêler au trafic montréalais et ses délicieuses routes… Direction la ville de Chambly où KTM et Husqvarna ont établi leurs nouveaux quartiers généraux après 13 ans à Saint-Bruno-de-Montarville. Je suis accueilli par Allison et Claudie, respectivement directrices marketings de Husqvarna et KTM canada, m’accompagne aussi deux journalistes de Eat, Sleep, Ride : Sophia et Paul. Pas beaucoup de temps pour discutailler, nous choisissons une monture pour faire la route jusqu’ à la piste de Motocross. Paul testera l’enduro de Husqvarna, Sophia la KTM Superduke GT et moi la Superduke R. Choix qui sera d’ailleurs soulignée par Jean René, directeur des ventes Husqvarna, qui me mentionnera qu’il y aurait Adrien avant, et un Adrien après la R !
L’essai de la Superduke R
La KTM Superduke R…1290cc V-Twin dans un châssis treillis et sans carénage, un couple de 140nm à 6750 tr/min qui vous arrache les bras si vous devenez prétentieux, une moto puissante, nerveuse et une très bonne stabilité dans les virages. Habitué au double usage j’avais peur que la position soit rapidement fatigante. Entre la position sport et touring, KTM a produit un roadster étonnamment confortable, malgré une sellerie, qui après une longue journée, pourrait vous donner l’impression d’avoir passé la nuit avec l’un des 177 chevaux qu’abrite le moteur. L’impressionnant couple en est néanmoins souple et réellement agréable à rouler, même en ville. On pourrait s’attendre à une moto très sèche dans les rapports, mais finalement il n’en est rien. Un couple fort qui peut reprendre très bas et décolle la rétine dans les hauts tours. La Superduke démontre un vrai caractère de bicylindre sous stéroïde. Les fans de ce type de moteur y trouveront sans aucun doute leur bonheur. En conclusion la Superduke c’est du bonbon, mais attention au péché de gourmandise, le châtiment sera immédiat !
KTM sur la piste
Après un peu plus d’une heure, nous arrivons à la piste de motocross. Un camion KTM nous y attend avec leur série de motocross deux temps et quatre temps. Nous rencontrons ici, Chris journaliste pour MXP ainsi que certains coureurs de l’équipe KTM. Nous prenons connaissance des machines et assistons à une belle démonstration de ce que tu peux faire avec… quand t’as pas froid aux yeux. Il est ensuite temps pour nous d’enfiler nos protections, et de tenter de dompter ces nombreux chevaux qui ne demandent qu’à se cabrer… ou bien déjà d’apprendre à y grimper, car maudit que c’est haut quand tu as la jambe courte ! On me prête le 350 SX-F, quatre temps, plus souple pour un amateur que leurs diaboliques deux temps !
Paul sera le premier à partir essayer la piste aussi le premier à y laisser quelques vertèbres en laissant sa moto le dépasser impunément. Je fais donc un tour de repérage en suivant Chris à une allure tranquille. Sophia, elle, aura le droit au forfait tandem !
Un tour de piste qui se révélera fort judicieux, car en bon novice du motocross en piste, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si raide. En fait c’est assez simple, soit t’essores franchement et atterri dans la descente, soit tu hésites et te tasses quelques vertèbres sur le plat. Fort de ma non-assurance j’optais pour la solution brutale, et quand bien même quel plaisir je me suis fait. ll faut dire qu’a la première impression, en voyant une série de gars et filles en costume fluo qui s’envole, d’un simple coup de gaz, ça ne parait pas si difficile. Un jeu d’enfant… En fait, le jeu d’un enfant de 12 ans déjà coureur chez KTM , qui m’a fait manger de la bouette avant de s’envoler sur sa petite, mais couillue machine.
Une fois que l’on a passé l’appréhension et que l’on commence à apprivoiser la bête, on se rend compte de l’aboutissement de ces machines. Ultra légère et extrêmement tolérante, je m’essaierai même à quelques sauts sans prétention, il faut dire que ça change de mon DT de 1977 qui te décale les parties à la moindre prise d’altitude.
Au tour de la Superduke GT
Après une bonne session de tasse-vertèbres, un petit casse-croute nous attend et nous reprenons la route pour rejoindre les locaux de Husqvarna/KTM afin de profiter de la soirée d’inauguration. Nous échangeons nos montures avec Sophia qui convoitait jalousement la Superduke R. J’enfourche donc la Superduke GT, version grand tourisme de la petite effrontée.
Même sensation moteur que la R, avec cet agréable twin qui répond à la première éraflure. Une position plus adaptée à la grande route, un par-vent et une suspension extrêmement confortable, en font une machine plus routarde, mais j’oserais le dire, un peu fade après l’essai de la R. La GT est tellement bien faite qu’il en résulte une petite perte de sensation. Il n’en reste pas nécessaire de se tordre le poignet pour se rappeler de ce qui se passe entre nos jambes, mais l’experience est vraiment plus délicate. Un peu trop délicate même, pour un amateur d’ancienne comme moi, qui aime la vibration et être sur le fil.
Sur les deux modèles, on appréciera les différents modes de configuration de route à piste, qui se changent en quelques clics au guidon, et modifient le comportement de la moto. Un petit plus bien amusant qui permet d’adapter sa moto à l’environnement et l’humeur du moment.
Je n’ai eu malheureusement pas l’occasion de faire un réel essai de l’enduro proposé par Husqvarna, une machine vraiment intéressante. L’ équipe l’avait néanmoins testée cet hiver lors de leur événement sur glace. Je vous invite à aller voir la vidéo correspondante.
Inauguration Husqvarna/KTM
Nous voici donc de retour au nouveaux locaux, un petit moment de pause le temps de déplacer le patch Oneland de ma veste de moto à ma chemise ; et c’est parti pour la découverte des bureaux et des ateliers moto les plus propres et bien organisé qu’il m’eut été donné de voir !
Après quelques rafraichissements et rencontres bienvenus, un tour des lieux nous fera découvrir des bureaux immaculés et lumineux. L’architecture y est épurée et même dans la salle de mécanique on pourrait manger à terre. On sent que l’on est dans des locaux qui abritent une équipe sérieuse et qu’aucun détail n’est laissé au hasard. Chaque équipe de course a sa section et on sent une fierté non cachée de la part de nos hôtes pour ces locaux. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer les coureurs d’autres disciplines, et de découvrir à quel point être champion de moto est loin d’ être un métier de tout repos. Et quand repos il y a c’est parfois au centre hospitalier !
Le temps des burn-outs
La fin de soirée se marque par une session de burn-outs. Les deux marques n’ayant pas oublié de faire une place spécialement dédiée à cette pratique, avec un carré détachable, qui te permet de garder ta trace de pneu, sans mauvais jeux de mots. Tout le staff participe à ce joli spectacle, y compris le grand patron Nord Amérique, et ça fait plaisir de voir que même les costards cravates sont piqués dans cette boite !
Outre la fantastique machine, parfaitement bien huilée qu’est KTM, il est vraiment plaisant de découvrir la suite de l’aventure Husqvarna, dont les premières victoires en compétition d’endurance date des années 1910 ! Une marque moins connue, mais à l’histoire riche et glorieuse. Leur retour sur route (exception faite des supermotards ) laisse présager des bonnes surprises, on attend d’ailleurs avec impatience la sortie des Vitpilen et Svartpilen ! À suivre de près !
Pour plus d’informations sur les modèles KTM et Husqvarna, visitez les sites officiels des deux manufacturiers.
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