J’vous ferai pas de cachette, j’suis pas un bikeur, mais je pense avoir l’esprit de la route, du daytripeux pis la passion de brûler du gaz. On transforme tous l’énergie fossile en sourires renouvelables, alors on va se rejoindre. J’gosse juste d’autres genres de mécanique, c’est du pareil au même.

Avec cette petite chronique j’espère que je pourrai vous transmettre l’envie de décrisser de la ville chaque dimanche velours pour décrisper, autant que vous me donnerez le goût d’essayer de risquer ma vie souvent sur deux roues. Plateforme d’échanges de dopamine, faque, un terrain vacant et vague commun, on va dealer nos spots. On va tenter de se faire apprécier mutuellement nos semaines de 40 heures au bureau parce qu’elles nous permettent quand même de payer nos goûts de luxe et de longs travellings instables en caméra-épaule. On va assumer notre loup-garou ensemble, ouais, embrasser notre double-vie en threesome. C’est un peu ça aussi ONELAND.

Ça pourrait être une anecdote d’un vieil europetrip qui me gosse le bout des doigts depuis trop longtemps. Un fait saillant de ma dernière virée orientale dont je ne suis jamais revenu. Élaborer sur l’influence d’une retraite vipassana qui m’a sauvé la vie ou l’explosion d’une amourette de voyage dont je ressens l’onde de choc à rebours. Peut-être aussi, parfois, d’extrapoler sur l’univers d’un travelbuddy qui m’a inspiré, sur l’odeur de streetfood asiate, d’une alcôve de plage nudiste, ou d’un vallon de montagnes pas trop violées souvent.

Oneland-1.6

D’autres fois, ce sera de pinner au hasard un village dans le vieux Perly de Lanaudière qui traîne dans le coffre à gants, de s’y rendre, pis de vous relater des non-récits. Quand c’est le chemin qui compte pis pas la finitude de l’affaire. Pourquoi pas tester les steamés de snack-bars d’autoroutes en été, ou raconter une vraie ou fausse histoire de fesses avec la cute barmaid provinciale de la taverne-sports-bar-billard-bonsoir en hiver. Ça va être un peu sketchy, analogique, d’autres fois moins, dépendant de la sortie d’autoroute qu’on va pogner.

Finalement, on va essayer de garder vivant longtemps le souhait de vivre nos entre-deux-trips dans notre quartier général de Montréal, comme si on était toujours expatriés dans une ville exotique. Célébrer le tourisme de cour arrière, rester curieux, garder un regard pur, c’est ça. On ne révolutionnera rien icitte, mais on va se faire du bien. Ça ne sera pas toujours rose parce qu’on vit pas dans le déni, on n’adopte pas grande doctrine, pis on n’assimile pas trop les notions de bien et de mal. On est téméraires, un peu loubards, ouin. Ce sera du vécu, mais saupoudré d’un peu de fiction, de philo à la gomme, de pop-psycho, d’un peu de gravy littéraire mal assaisonné. On va quand même tenter de focuser sur l’énergie positive, parce qu’on est bons gaillards, on à coeur la teneur de la trace qu’on laisse dans l’chemin.

On verra ben si ça va lever. À talheure.

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