Mesdames et messieurs, attachez vos chaps comme il faut parce que ONELAND est allé faire un tour à la mecque du biker et c’était quelque chose. J’ai accepté avec étonnement de me rendre à Laval et de vivre l’expérience du Bike and Tattoo Show pour vous.

Dimanche matin, Laval, 11:15
Accompagnée de mon amie Julia, je me sens d’attaque pour vivre des sensations fortes. À notre arrivée, on repère le centre sportif qui accueille l’événement, mais à première vue, on dirait plus une cour à scrap. On remarque qu’il y a des motos dans le parking donc on est rassurées. Mais pas tant.

À l’intérieur, ma chum et moi remarquons avec amusement une forte odeur de robine. C’est sans doute parce qu’on est dimanche, déjà la troisième journée de l’expo. Il y a du vécu dans l’air, yes!

Un peu trop enthousiastes, on est arrivées à l’ouverture. C’est vide et intimidant alors on opte pour faire le tour tranquillement. On décide de commencer par les exposants de motos. Étrangement le lieu est divisé sur deux gymnases distincts: les motos d’un côté, les tatoueurs de l’autre. On étudie d’abord le kiosque des « Bikers against child abuse ». Je comprends à ce moment que la game est plus sérieuse que je pensais. Un dude dit à Julia avec politesse de l’appeler « si on connait quelqu’un dans le besoin », tout en lui tendant sa carte d’affaires.

Ça roule pas ça!
Vous comprendrez qu’à ce stade-ci, on est déjà assez impressionnées. Il y a bien entendu des motos, mais avec tellement de modifications et de bling qu’elles ne peuvent qu’être exposées. Et c’est surtout ça qu’on peut voir : des engins tape-à-l’oeil tout droit sortis de films de science-fiction (ou de l’imagination de Liberace si vous voulez mon avis). Mais hey, maintenant je sais que je peux sertir ma moto de pierres Swarovski.

Il y a aussi une belle offre si on veut s’acheter des t-shirts vraiment rock ou un crâne d’animal (ou d’humain…). Puis, le fait d’accueillir une convention de tatouages au même endroit me donne soudainement l’impression que tout tourne autour du look ici. Ce doit être trippant de pouvoir vivre tout ça au même événement, mais personnellement je n’ai aucun tatouage. Je suis pure. Tout ça est donc assez exotique à mes yeux.

Une chance, on spot au loin les stands de Hardcore Cycle et Les Loups (LLMC). Avec leurs Sportsters vintages et leurs cafe racers ils se distinguent des autres exposants. C’est pas la même génération, pas le même style et ils n’ont pas les mêmes ambitions. Julia et moi avions déjà rencontré Les Loups au Salon de la moto de Montréal, on se sent donc un peu en terrain connu et on prend un break pour placoter.

Une légende, les mains dans les poches
J’ai aussi eu un petit air de déjà vu en passant par le booth de Indian Larry. Si vous avez déjà fait le tour des shops de moto à Brooklyn (NY), vous avez sûrement fait un arrêt chez le légendaire Larry, un builder et mécanicien devenu célèbre pour son style hard-core bien particulier qui mélange la culture chopper classique et les motos de course hot rod. Il est décédé en 2004, mais son héritage est encore super présent. Sa shop et les bikes qui en sortent continuent d’épater partout où ils passent. C’est d’ailleurs leur première participation au Bike and Tattoo Show. Je ne comprends donc pas vraiment pourquoi le gars est tout seul les mains dans les poches et qu’il n’y a pas foule autour. Peut-être que c’est moins connu ici. C’est sûr qu’il se mesure à Steve-Mike de St-André-d’Argenteuil et Jessy de Châteauguay…

Dans notre tournée on remarque la super nice table des gars de Broke and Stoked, une nouvelle compagnie de Montréal qui imprime des t-shirts très skate aux quotes le fun et qui vend patches et stickers. Les designs sont super cool. Même s’ils apportent un peu de diversité, ils ont quand même un peu l’air de se demander ce qu’ils font là.

Sinon, outre les distractions qu’offrent les pâles performances de body painting et de bondage au tape électrique noir un peu pauvre, on manque de stimulus. Où sont les pitounes? On a remarqué plus tôt la présence de cages et je regrette vivement d’avoir manqué les performances qui ont dû y avoir lieu les jours précédents. Quoiqu’avec un éclairage aux néons ça devait être moyen.

Il est maintenant 13:30
L’horaire dit qu’il devait y avoir une perfo burlesque de Masuimi Max en avant-midi. Pas vu nulle part. Dommage. Et on a manqué Bonbon Bombay la « Grinder girl » la veille. On est déçues et on ne sait plus trop quoi faire. On n’a pas déjeuné et il fait 18 degrés dehors alors on commence à se sentir coupable de tourner en rond dans un gymnase à Laval avec du monde douteux.

L’été dehors
Un dernier petit tour à la convention de tatouages avant de partir nous confirme qu’on a vu ce qu’on avait à voir ici. On a l’impression que les artistes ont du temps à tuer. Encore un rappel que c’est l’été dehors. On se dit que ça doit être la première journée de la saison pour la plupart des motocyclistes et qu’on devrait sans doute faire ça nous aussi.

En résumé, j’ai l’impression que le Bike and Tattoo show cible un public bien particulier. C’est bien beau être marginal, mais la vibe générale ne cadre pas avec tout le monde, soyez-en avertis. Je ne pense pas y retourner. En tant que fille qui plonge depuis tout récemment dans le monde de la moto, j’ai plus envie qu’on me vende du rêve relié à l’aventure et aux découvertes plutôt que celui de poser de façon sexy sur une moto qui ne se ride pas. Je m’attendais surtout à assister à un rassemblement d’enthousiastes venus se montrer avec leur moto dans le stationnement, j’ai été étonnée de voir que ce n’était pas encouragé plus que ça. Ça vaut la peine de le vivre au moins une fois (ça me fait des affaires à raconter au bureau), mais c’est un pas pire détour.

So long, Laval!

Crédits photo: Dee & Valo

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