photos: Cimon B et Charles-Étienne Pascal
Il y a quelques semaines, on a vu passer sur Facebook une photo de moto assez particulière. Fury, la Honda CB 750 signée Clockwork Motorcycles, à l’arrière d’une van, prête à prendre le large pour la Roumanie. Cette photo d’une moto du Québec, on ne le réalise peut-être pas, mais elle marque un grand changement pour Samuel Guertin, mais également pour la scène d’ici.
« Un gars de Roumanie m’a simplement envoyé un courriel avec littéralement une seule phrase: « I want to buy your Fury bike ». C’est pas la première fois que j’ai ce genre de courriel où des curieux sont bien intéressés par la moto, mais ne finissent jamais par se rendre au bout de la chose », explique Samuel Guertin. Il est resté sceptique, a répondu poliment avec le prix. Un autre courriel de l’acheteur a suivi, presque aussi court que le premier. « J’étais certain que c’était un scam, mais j’ai fait mes devoirs et je lui ai envoyé le prix final incluant le shipping en Roumanie. Le gars avait beau ne pas être un gros parleur, trois jours ouvrables plus tard, j’avais le montant complet dans mon compte en banque! »
Pour lui, cette vente à marqué une étape importante dans l’évolution de Clockwork Motorcycles. « Je crois que j’ai atteint un certain point où les gens me font confiance et apprécient l’effort que je mets dans mes projets. Je suis très flatté de savoir que parmi tous les builders de haut calibre en Europe, ce gars-là a décidé d’acheter ma moto ». La Roumanie, c’est le premier pas à l’international pour Samuel Guertin. Il travaille sur un autre projet de l’autre côté des frontières : une moto qu’il fabrique pour un gars de New York. Et nécessairement que le succès à l’international pour un builder québécois, c’est très positif pour la scène locale. On parle de plus en de ce qui se fait chez-nous et c’est un très bon pas en avant.
« On n’est plus limité aux journaux et au bouche-à-oreille, les frontières n’existent plus avec les réseaux sociaux. Je crois que plusieurs petits artisans et entreprises ne profitent pas assez de ces outils pour exposer leur travail » – Samuel Guertin
Construite tôt en 2015, Fury a été le premier gros projet pour Clockwork Motorcycle. C’est cette Honda CB 750 qui l’a vraiment lancé. Elle a été la première moto à faire le tour des sites web comme Bike Exif et Return of the Café Racer, en plus des publications papier comme Moto Heroes et le livre The Ride. « En quelque sorte, elle a été mon tremplin. C’est d’ailleurs après ça que j’ai pu tout lâcher et me concentrer sur Clockwork à temps plein ».
Fury, on l’a vue aux Salons de la moto de Québec et Montréal, à Portland au One Motorcycle Show, à Milwaukee au Mama Tried. Et c’est cette moto qui a inspiré la première série d’articles sur Oneland avec Fury Road, une collab avec le photographe Charles-Étienne Pascal.
De son côté, Samuel Guertin promet que la prochaine moto signature de Clockwork va marquer le début d’un tournant esthétique plus personnel et montrer où il est rendu dans son cheminement artistique. Et la base? Une Harley-Davidson Ironhead. « 2017 sera une année de nouveaux défis. Je vais explorer de nouveaux styles et pousser ma fabrication encore plus loin ».
Comments are closed.