La moto, le surf, le good vibe only, les portes de garage qui ouvrent sur la cour arrière, aménagée de sorte qu’on oublie le flot de voitures qui coule à quelques mètres de là, comme tout ce qui porte le nom Deus Ex Machina, on a envie de coller un 10/10.
Petit haut le cœur, un rote pis ça passe. J’ai le dos accoté sur mon matelas de sol. J’aurais préféré le confort des boobs, mais la gente féminine ne se plaindra pas: je pue et je feel bad ass. «Next time, girls»! Nous étions 14.
Nous étions Montréal.
Je quittais la péninsule d’Uluwatu le cœur léger, mais la tête en enclume. Paulina, une expat Mexicaine, autrefois éleveuse de dauphins, m’avait hébergé en couchsurfing pendant une semaine. Nous avions fêté fort mon départ à la téquila cheap.
L’emplacement est un misérable talus, coincé entre les roulottes motorisées et surplombé par des pylônes électriques. Rien qu’un feu de camp entre nouveaux amis dans la fraîcheur du soir et quelques canettes de IPA au son de Dalida ne peuvent faire oublier.
Leur plan initial était de faire le Skyline Drive et le Blueridge Parkway, mais la température les força à dévier, pour éviter la pluie. En photo, la Tail of the Dragon de la North Carolina, les avions de chasse de la Virginie et le Jack Daniel’s du Tennesse.
Je prépare l’artillerie lourde, un papa monoparental on the road, ça voyage low budget. Sleeping -40 (trop gros), tente pour 4 (trop grosse), une glacière molle qui rentre dans une sacoche, linge de rechange, brûleur, poêlon, j’ai même mes moulins à sel de mer et à poivre.
Ce soir, on a le goût de rêver. On embarque sur le bike pour aller faire le tour du village et regarder les maisons. On y va free spirit. On sent l’air chaud nous fouetter la peau. L’odeur de la mer nous entre dans le nez. De vrais surfs bums sur deux roues.
Texte : collectif Photographies : Josée Lecompte Elles étaient dix. Dix filles qui ont choisi de partir ensemble, le temps d’un long week-end, en direction du Babes Ride Out. Elles reviennent avec un lot d’histoires et un réservoir d’essence qu’elles ont vidé pour le remplir d’émotions colorées, de rires, de…