Le monde de la moto au Québec est riche et diversifié. Nous avons la chance d’avoir une communauté dynamique qui profite de chaque belle journée pour partager leur passion. On rencontre aujourd’hui Nadine Lauzon, fondatrice de Montreal On The Side qui offre des promenades en sidecar au volant de sa belle Moto Guzzi.
Raconte nous ta première histoire de moto
En fait mon amour pour la moto est venue après l’achat d’une belle Vespa LX50. J’avais secrètement rêvé pendant longtemps de me prendre pour Andrey Hepburn dans vacances romaines! J’étais tellement heureuse après son acquisition, j’en pleurais de joie. Je me suis mise à parcourir les routes de Montréal puis je suis me mise à sortir de la ville. Un jour je me suis rendue à Burlington au Vermont! Il fallait voir le visage du douanier qui m’a accueilli au petit poste frontalier. Je me suis rapidement rendu compte qu’il me fallait plus de puissance.
Un road trip que tu conseilles à tout le monde?
Pas facile, il y en a tellement. Tout d’abord il y a de belles routes en abondance au Québec, que se soit la 132 jusqu’en Gaspésie, la 155 qui longe la rivière St-Maurice, les belles routes de la Montérégie, des Cantons de l’Est et des Laurentides! Je recommande également deux régions que j’affectionne particulièrement: les Highlands en Ontario et les Adirondacks aux États-Unis.
Montréal on the side ça mange quoi en hiver ?
Quand on roule en sidecar, on ne passe jamais inaperçu. Les gens nous envoient la main, nous font un thumbs up. C’est une belle petite machine qui fait sourire et qui sème le bonheur. On me lançais souvent à la blague: “Hey, tu m’embarques?”
Alors l’idée d’offrir des balades s’est mise à germer. J’ai fais mes recherches pour alors découvrir que ce genre de services était déjà offert ailleurs sur la planète et que c’est bien populaire. Je suis alors moi-même allée vivre l’expérience à Paris que j’ai adoré alors je me suis lancée.
Donc Montréal on the side offre de belles balades à moto. Jusqu’à 2 passagers peuvent prendre place sur la moto, un dans le sidecar et l’autre derrière moi. Divers circuits sont proposés principalement à Montréal et en Montérégie. Vous pouvez même ajouter un délicieux pique-nique du Viridi Café sur les circuits en Montérégie et un menu dégustation de vins et de cidres du Vignoble et Cidrerie Coteau Rougemont sur la route des vergers.
J’aime par-dessus tout offrir du sur mesure. J’aime accommoder toutes sortes de demandes tel qu’une promenade surprise pour un anniversaire, un nouveau motocycliste qui ne peut avoir de passager derrière lui dû à la réglementation mais qui veut faire découvrir la liberté de rouler à moto à sa conjointe, un mariage ou une graduation.
Une histoire de route inusitée ?
Ma première moto avec sidecar était une vieille motocyclette ukrainienne avec un moteur BMW. Le moteur n’était pas mal en soi mais le reste, rien de trop fiable.
Un jour que je revenais de Toronto avec mes chiens dans le side et mon conjoint derrière sur sa propre moto, ma poignée d’accélération est restée coincée au fond. Une chance que cette moto n’atteignant pas 200 km/h ( rire ). Mais bon je roulais au moins à 100, sur une route secondaire avec circulation dans le sens inverse. Nul besoin de vous dire qu’il n’y avait pas de “kill switch” sur cet engin, de plus j’étais incapable de le mettre sur le neutre. Si je lâchais une poignée pour couper le contact, je savais très bien que la moto, due à la charge latérale, voudrait immédiatement quitter la route. Il faut savoir que la conduite d’une moto munie sidecar n’a rien à voir avec la conduite d’une moto régulière ou encore d’un trike ou d’un can-am. Le poids n’est pas également réparti, il faut compenser continuellement. Physiquement c’est quand même exigeant, mais on s’habitue. J’ai tout de même réussi à le faire très rapidement et sans perdre le contrôle. Une fois arrêtée sur l’accotement, je dois admettre que mes jambes sont devenues molles. (rire). Et pour combler le tout, d’un seul coup le ciel est devenu noir. J’ai juste eu le temps de couvrir mes chiens et la pluie s’est abattue sur nous. Il pleuvait à l’horizontal. Rendu là, mon conjoint et moi nous sommes mis à rire. Au moins nous étions tous en sécurité. L’averse a été intense mais de très courte durée. J’ai la chance que mon mari soit un excellent mécano. Il a effectué une réparation de fortune et nous avons repris la route avec un peu de retard. Voilà que nous devions faire un arrêt pour de l’essence mais la seule station que nous avons croisée sur le chemin était fermée. Nous étions au milieu de nulle part et ça commençait à nous stresser un peu. Nous avons finalement atteint une ville de taille moyenne avec quelques stations services mais elles étaient également toutes fermées. Nous ne pouvions plus continuer et avons décidé de louer un motel pour la nuit mais le premier endroit n’acceptait pas les chiens. Donc au deuxième, nous les avons rentrés en cachette. C’est en regardant les nouvelles que nous avons appris qu’une tornade venait de frapper dans la région d’Ottawa et que plusieurs pannes de courant affectait le secteur. Bref un roadtrip en moto ce n’est jamais banal!
Le monde de la moto a changé au Québec selon toi ?
Je pense qu’on y retrouve encore cette belle fraternité. La communauté de Montréal est vraiment vivante et invitante. Ce qui a changé selon moi, c’est le nombre d’adeptes. Nous sommes de plus en plus nombreux et il y a de plus en plus de femmes toutes âges confondus. Ça fait vraiment plaisir à voir.
Tu conseilles quoi à un client qui vient te voir pour la première fois ?
En toute franchise, je préfère les balades à la campagne. C’est plus agréable quand il n’y a pas de trafic. De plus, ça donne une meilleure impression de la liberté que procure une promenade à moto. Le pique-nique avec charcuteries et fromages d’ici et/ou la dégustation de vins et de cidres sont des incontournables pour une expérience ultime.
Des projets futurs pour Montréal on the side ?
J’aimerais certainement développer de nouveaux circuits et agrandir la flotte. Mon conjoint et moi avons acheté une maison avec un terrain immense en Montérégie cette année. J’y rêve d’y aménager quelques tentes de glamping. L’endroit est propice pour le tourisme à moto et je crois que ce serait un service complémentaire génial pour Montréal on the side.
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